Présentation
 
Critère d’identification des formes extrêmes de la criminalité (crimes contre l’humanité, terrorisme, criminalité organisée…), l’intensification des réponses pénales (ex : multiplication des incriminations, peines perpétuelles, périodes de sûreté, allongement des délais de prescription voire imprescriptibilité, approfondissement des investigations procédurales…) représente un facteur de mise à l’épreuve des principes directeurs du droit pénal, notamment de culpabilité de proportionnalité et d’humanité. En outre, le traitement des formes extrêmes de la criminalité semble provoquer une dénaturation des réponses pénales. En témoignent notamment la médicalisation de ces réponses en matière de grande criminalité sexuelle avec la rétention de sûreté instaurée en 2008, la déjudiciarisation de certaines mesures ou investigations au pro_ t de l’administration agissant sous le contrôle du juge administratif dans le traitement du terrorisme, et même une déjuridicisation lorsque l’on apprend que les services extérieurs de l’État sont parfois amenés à neutraliser directement certains individus.
En définitive, le traitement des formes extrêmes de la criminalité est assez révélateur de l’adaptabilité limitée d’un droit pénal dont l’évolution contemporaine ne le prédisposait pas forcément à affronter d’emblée la radicalisation et l’intensification de certaines activités criminelles.
Dans ce contexte, l’équipe des pénalistes poitevins qui avait déjà consacré deux journées d’étude au traitement de la moyenne délinquance (L’ineffectivité des peines en 2014 et Quelle place pour les alternatives à la prison au seuil du XXIème siècle ? en 2016) se devait de créer les conditions d’un débat scientifique impliquant des représentants de plusieurs universités françaises (Cergy-Pontoise, Lille, Nantes, Poitiers) et étrangères (Kanagawa, Rome III) ainsi que des professionnels directement confrontés au traitement des formes de criminalité en question (président de cour d’assises, directeurs d’établissements pénitentiaire, conseiller d’insertion et de probation, directrice d’une structure de déradicalisation).
 
Programme
 
Vendredi 12 Octobre 2018
 
09h00 : Accueil et ouverture des travaux 
 M. Michel Danti-Juan, Directeur de l’Institut de sciences criminelles, Professeur 
 M. Didier Veillon, Doyen de la Faculté de Droit et des Sciences sociales de l’Université de Poitiers, Professeur d’histoire du droit
09h15 : Rapport introductif 
 M. Jérôme Bossan, Maître de conférences – HDR
 
Matinée
 
L’adaptation des réponses pénales : critère d’identification des formes extrêmes de la criminalité
Sous la présidence de Laurence Leturmy, Professeur, Université de Poitiers
 
09h45 : L’identification à l’aune de la répression 
 Julie Alix, Professeur, Université Lille 2
10h15 : L’identification à l’aune de la prescription 
 Bernadette Aubert, Maître de conférences-HDR, Université de Poitiers
10h45 : Pause
11h00 :  L’identification à l’aune des investigations 
  Olivier Cahn, Maître de conférences-HDR, Université de Cergy-Pontoise
11h30 : Table ronde
Avec : L. Luparia, Professore Ordinario, Université Roma Tre 
 C. Poirier, Doctorant, Université de Poitiers (EA 1228) 
 J. Pradel, Directeur honoraire de l’Institut de sciences criminelles de Poitiers 
 Y. Shiratori, Professeur, Université de Kanagawa
12h00 : Discussion générale
 
12h30 : Déjeuner
 
Après-midi
 
Les formes extrêmes de la criminalité : facteurs de mise à l’épreuve des principes directeurs du droit pénal
Sous la présidence de Laurent Desessard, Professeur, Université de Poitiers
 
14h15 : Reprise des travaux
14h30 :  La culpabilité 
  Romain Ollard, Professeur, Université de Poitiers
15h00 : La proportionnalité 
 Laurence Leturmy, Professeur, Université de Poitiers
15h30 : Pause
15h45 : L’humanité 
 Michel Danti-Juan, Directeur de l’Institut de sciences criminelles, Professeur, Université de Poitiers
16h15 : Table ronde
Avec : S. Enderlin, Association APCARS 
 Y. Jacob, Ancien président de la Cour d’assises de Paris 
 L. Lechon, Conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation 
 K. Lagier, Directrice du Centre pénitentiaire de Poitiers Vivonne
17h00 : Discussion générale
17h30 : Suspension des travaux
Soirée libre
 
Samedi 13 Octobre 2018
 
Les formes extrêmes de la criminalité : facteurs de dénaturation des réponses pénales
Sous la présidence de Michel Danti-Juan, Directeur de l’Institut de sciences criminelles, Professeur, Université de Poitiers
 
09h00 : Reprise des travaux
09h15 : La médicalisation 
 Virginie Gautron, Maître de conférences-HDR, Université de Nantes
09h45 : La déjudiciarisation 
 Antoine Claeys, Professeur, Université de Poitiers
10h15 : Pause
10h30 : La déjuridicisation 
 Philippe Lagrange, Professeur, Doyen honoraire, Université de Poitiers
11h00 : Table ronde
Avec : J. Bossan, Maître de conférences-HDR, Université de Poitiers 
 S.‑Chassard, Avocat général près la cour d’appel de Paris, Maître de conférences associé, Université de Poitiers 
 R. Ollard, Professeur, Université de Poitiers 
 J.-L. Senon, Professeur (psychiatrie), Université de Poitiers
11h30 : Discussion générale
12h00 : Rapport conclusif 
 Michel Massé, Professeur émérite, Université de Poitiers
12h30 : Clôture des travaux
 
 
Droits d’inscription au colloque : 50 € TTC - Déjeuner du 12 octobre : 30 € - Inscription avant le 30 septembre 2018 :  http://isc-epred.labo.univ-poitiers.fr