Présentation de l’éditeur
Ce travail doctoral propose de mettre en lumière l’opposition entre deux grandes conceptions de la démocratie constitutionnelle. La première, aujourd’hui dominante en doctrine, s’inscrit dans la tradition libérale : elle accorde au juge constitutionnel un rôle central dans la garantie des droits et libertés, dans le but d’assurer l’équilibre entre les libertés individuelles et l’exercice du pouvoir collectif. La seconde, fondée sur la philosophie républicaine, propose une lecture différente. Se séparant d’une conception excessivement centrée sur le juge, elle réévalue le rôle des institutions élues et du peuple dans la concrétisation de la Constitution. Longtemps ignoré par la doctrine française, mais davantage théorisé à l’étranger, ce républicanisme juridique offre des clés de lecture précieuses pour comprendre les transformations contemporaines du droit constitutionnel : montée en puissance des droits fondamentaux, essor du contrôle de constitutionnalité, affaiblissement de la responsabilité politique, effacement du peuple, mutations de la souveraineté. En interrogeant les limites de la conception libérale dominante, l’étude du républicanisme ouvre ainsi la voie à une pensée renouvelée de la démocratie constitutionnelle.