Résumé
Le parcours accompli par l’État moderne est très significatif. Il est passé de la souveraineté princière (concédant aux particuliers un bagage essentiel de liberté subjective) à la souveraineté populaire (grâce à laquelle les droits du sujet se transforment en droit de l’homme et du citoyen) et ainsi de la crainte (qui caractérise le sujet) à la sécurité (qui distingue le citoyen), et aussi de la sécurité à la mobilisation politique des citoyens dans l’État de droit démocratique.
Si on considère le droit cosmopolitique (toujours à la lumière du va-et-vient droit des gens-droit cosmopolitique) on peut observer que le cœur éteint de l’inerte cosmopolite n’est un hospice pour personne, et même un sauvage, le généreux sauvage de Herder, a place dans sa pauvre cabane pour tout étranger comme son frère.
Dans le cadre d’un monde post-national, toutes les formes de vie (toutes les attentes, penchants et buts) ne peuvent pas être poursuivies : on doit aspirer uniquement aux formes de vie dont les droits sont compossibles. C’est au nom de la compossibilité que les revendications avancées par toutes les formes (choix) de vie doivent être jugées, qu’il s’agisse de revendications partagées, de revendications respectées, de revendications tolérées ou de revendications prohibées.
Table des matières
Avant-propos
Du droit des gens au droit cosmopolitique?
PREMIÈRE PARTIE. - ÉTAT MODERNE ET NOUVELLES SOUVERAINETÉS
I. Quel État? Quelle Souveraineté ? Du Rechtsstaat démocratique à l’État post-moderne
1. Souveraineté et État-Nation2. Les cinq disjonctions fondamentales entre la théorie des États souverains et le système mondial3. Et dans un monde sans frontière, la menace d’une nouvelle féodalité?4. Government et/ou governance: nouveaux impératifs de l’administration publique5. L’Union toujours plus étroite entre les peuples d’Europe6. Entre liquidation et libération de l’État: les raisons de l’institution politique
II. Quel droit ? Forme et contenu
1. La positivité du droit dans les sociétés modernes2. Le soft law et le fuzzy law dans le post-moderne3. Entre national et supranational4. Une nouvelle rationalisation 5. Entre loi et droit jurisprudentiel: raison juridique et rhétorique
DEUXIÈME PARTIE. - LA SOCIÉTÉ DES PEUPLES EST-ELLE POSSIBLE?
I. De la théorie idéale aux conditions non idéales du monde
1. Entre peuples décents et États hors-la-loi: la proposition du pluralisme raisonnable2. Le droit de guerre des peuples bien ordonnés et le jus in bello3. Le devoir d’assistance
II. Le Droit des Gens: Si vis pacem, para bellum?
1. L’idéal de l’homme d’État ou la constitutionnalisation des rapports internationaux?2. Redéfinir la paix: des stratégies d’intervention non violente aux droits de l’homme
TROISIÈME PARTIE. - LE RÔLE DE LA PHILOSOPHIE DU DROIT
I. Si par Droit International, on entend Droit à la guerre
1. À propos du projet de paix perpétuelle2. Le juriste-philosophe: serviteur de la forme, serviteur de la chose
II. Le paradigme juridique. Réflexions de conclusion
1. Loi et ordre supranational2. En marge: étrangers-touristes ou étrangers-voyageurs?
Auteur
Agata C. Amato Mangiameli est professeur à l’Université de Rome 2 – Tor Vergata. Elle est l’auteur de plusieurs livres remarqués dans le domaine de la philosophie et de la théorie du droit. On peut citer Corpi docili. Corpi gloriosi (2007), Desiderai essere un cittadino. Oltre il retaggio simbolico delle moderna sovranità (1996), Diritto e Cyberspace. Appunti di informatica giuridica e filosofia del diritto (2000).
