La subrogation constitue un mécanisme juridique essentiel permettant à l'assureur, après indemnisation de l'assuré, de récupérer les sommes versées auprès du tiers responsable. Ce procédé est encadré par un ensemble de dispositions légales, jurisprudentielles, et des pratiques propres à chaque système juridique. Malgré cette importance dans les activités quotidiennes des assureurs, la subrogation analysée au prisme de son efficacité n’avait pas fait l’objet d’une étude approfondie, d’ensemble et comparée. Certes, les auteurs examinent parfois la subrogation en général ou de l’assureur en particulier, mais seulement à l’aune de ses conditions de mise en œuvre et de ses effets, sans jamais prendre le recul nécessaire pour interroger son efficacité globale. Cette absence d’étude s’expliquerait par la difficile réception de la notion même d’efficacité dans la sphère juridique. Néanmoins, cette crainte doit être surmontée. Cette étude interroge alors l’efficacité de la subrogation en droit français et dans les États membres de la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances (CIMA), en analysant les textes, la jurisprudence et les pratiques de gestion des assureurs. Il ressort que si un cadre juridique solide a été établi dans les deux systèmes, l’efficacité du mécanisme reste limitée. En droit français, la subrogation est mieux encadrée, grâce à des textes juridiques précis et une jurisprudence abondante, surtout libérale. Dans les pays membres de la CIMA, bien que des progrès aient été réalisés, le cadre juridique et les pratiques des assureurs nécessitent encore des ajustements pour être véritablement efficaces. Cependant, dans les deux systèmes, les complexités liées à ces textes, la diversité des interprétations jurisprudentielles et les pratiques de gestion non uniformes des assureurs freinent l’aboutissement des recours subrogatoires. Il en résulte des propositions de réformes, tant théoriques que pratiques. Sur le plan théorique, il est recommandé de simplifier et d’harmoniser les règles régissant la subrogation, notamment dans les pays membres de la CIMA où le cadre législatif reste incomplet. Sur le plan pratique, il est suggéré d’améliorer les méthodes de gestion des recours subrogatoires, dans les deux systèmes étudiés, avec une meilleure coordination entre assureurs et la mise en place de procédures standardisées. Au demeurant, il échet d’adopter une vision optimiste de l’avenir des mécanismes de subrogation, en envisageant des améliorations qui rendraient ces dispositifs plus efficaces, équitables et adaptés aux réalités des différents systèmes juridiques.