la-condition-animale-9782849341940


Parution : 01/2016
Editeur : Mare & Martin
ISBN : 978-2-8493-4194-0
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La condition animale

Pierre-Jérôme Delage

Coll. Bibliothèque des thèses, 1014 pages

ISBN : 978-2-84934-194-0

 

Présentation de l'éditeur

La tradition occidentale a édifié une frontière intangible entre l'Homme et l'animal, a fait de l'un l'antithèse de l'autre : le premier a été dit un individu supérieur, un être-tout, le second un individu inférieur, un être-rien. Le Droit a relayé ce dualisme : il a institué l'Homme en tant que personne et sujet de dignité ; il a installé l'animal dans la catégorie des choses, et lui a assigné une valeur seulement utilitaire. Des contestations, cependant, s'élèvent : certains veulent humaniser l'animal, aligner sa condition sur celle de l'Homme ; ils désirent que soient attribués à la bête une dignité, la personnalité juridique et plusieurs des droits subjectifs humains. Cette tentation humanisante, toutefois, doit être récusée, car elle porte le péril de l'animalisation de l'Homme : à égaliser les conditions de l'humain et de l'animal, on risque, en effet, plutôt que de traiter la bête comme un Homme, de traiter l'humain comme une bête. Il faut donc, impérativement, maintenir la frontière Homme/animal : non pas au motif de la supériorité de l'Homme sur la bête, mais pour éviter qu'à l'Homme, si fragile, si vulnérable qu'il est, il soit fait une condition animale. Cependant, l'animal est lui aussi un être vulnérable, qui peut faire l'objet de traitements contraires à son essence même. Cette essence animale, il est proposé de l'appeler l'« esséité ». Une esséité qui, pour ne pas se confondre avec la dignité humaine et ne pas commander la personnification juridique de l'animal, appellerait par contre l'instauration, au profit de la bête, d'une protection pénale absolue : n'interdisant pas son institution en tant que chose juridique, elle prohiberait catégoriquement, en revanche, tous agissements ou pratiques via lesquels l'animal serait ramené au rang de chose pure, c'est-à-dire à l'état de matière inerte, insensible, de simple substance vide de respectabilité. 

 

Pierre-Jérôme Delage, docteur en droit privé et sciences criminelles, est maître de conférences à l'Université de Caen Normandie.

Préface de Jean-Pierre Marguénaud, Professeur à l'Université de Limoges. 

Avant-propos de Loïc Cadiet, Professeur à l'Ecole de droit de la Sorbonne - Université Paris 1. 

Prix Jean Carbonnier 2014 

Prix Jean-Claude Cassaing 2014

Version imprimée de la thèse en version électronique disponible ici.