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Parution : 03/2024
Editeur : Editions de la Maison des sciences de l'homme
ISBN : 978-2-7351-2967-6
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La loi de 1905 n'aura pas lieu

Histoire politique des Séparations des Églises et de l'État (1902-1908). Tome III - L'Église catholique "légale malgré elle" (1905-1908)

Jean Baubérot

Présentation de l’éditeur

Le 9 décembre 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État est promulguée. Si les deux premiers tomes de cette fresque historique ont dévoilé les difficultés menant à cette étape cruciale, ce troisième volet montre à quel point promulgation et validation ne riment pas toujours.

De nombreux prélats catholiques déclarent le 1er janvier 1906 « jour de deuil », date à partir de laquelle « Dieu n’existe plus ». Alors que les motifs d’inquiétude surgissent – la fin du « service public des cultes » et donc de leur financement par l’État, les inventaires des biens d’églises vécus comme une « spoliation » –, le pape choisit la résistance, condamnant successivement toutes les dispositions légales que l’État désire mettre en place pour l’exercice des cultes, et désavoue les évêques français. Le peuple, lui, semble avoir accepté la loi, les élections législatives de 1906 étant un nouveau succès pour la majorité sortante de gauche.

Le recours à une histoire contrefactuelle (« ce qui serait arrivé si… ») montre comment des situations en apparence inextricables ont pu être dénouées par une stratégie d’esquive qui rend l’Église catholique « légale malgré elle ». Renouvelant une historiographie trop lisse, ce troisième tome donne à lire les efforts d’un trio politique éclatant – Georges Clemenceau, Jean Jaurès et Aristide Briand – pour éviter une « guerre religieuse » résultant d’une « victoire excessive », et permettre à la République d’obtenir une victoire durable car pacificatrice.

 

Sommaire

Prélude
La loi de 1905 n'aurait pas eu lieu, si… Tentative d'histoire contrefactuelle

Première partie
Décembre 1905-septembre 1906 : « La Loi avait tout prévu, hormis ce qui est arrivé » (Georges Clemenceau, à la Chambre, 30 janvier 1907)

Chapitre premier
Les catholiques doivent-ils « jouer à la persécution » ?

Chapitre 2
Transmission vaut-il « spoliation » ? La crise des inventaires

Chapitre 3
Suite des inventaires. Le mort oublié, l’ajournement, le bilan, le passé resurgi

Chapitre 4
« Le joli mois de mai » : la victoire de la séparation libérale

Chapitre 5
Le Gravissimo Officii de Pie X, un désaveu des évêques

Seconde partie
Septembre 1906-décembre 1908 : de la séparation des Églises et de l’État à une séparation de l’Église catholique et de l’État plus conciliatrice et moins libérale

Chapitre 6
« Qui sème le vent récolte la tempête » : de l’opposition « canonique » à l’opposition « politique »

Chapitre 7
Les non-morts d’un culte devenu « illégal » : la partie de poker continue

Chapitre 8
Pas d’entente, mais une rapide détente

Chapitre 9
Ultime « concession », ultime refus de Pie X et résultat paradoxal de l’article 4

Chapitre 10
La séparation et la France coloniale

Postlude
Pacte laïque et paradoxe des conséquences

54 , 432 pages.  29,00 €