L’enseignement du droit à Bourges, l’humanisme juridique entre tradition et avenir

JCP.G N°41 du 08 octobre 2018

L’enseignement du droit à Bourges, l’humanisme juridique entre tradition et avenir

Dominique Messineo, directeur de l’antenne de droit de Bourges de l’université d’Orléans

Faculté de Droit, d'Economie et de Gestion

Pendant plus de deux siècles, la faculté de droit de Bourges a exercé un rayon­nement important dans toute l’Europe en se positionnant aux avant-postes de la révo­lution épistémologique de l’Humanisme. Activement soutenue par la Duchesse Marguerite, la faculté de Bourges s’est dis­tinguée par le recrutement des professeurs les plus brillants de son époque à l’instar d’André Alciat, de Jacques Cujas ou de Jean Calvin faisant de Bourges l’une des plus florissantes villes des Lettres d’Europe. L’enseignement dispensé à des étudiants venus de France comme d’Europe se dis­tinguait par des aspects particulièrement novateurs, en cela qu’il cherchait à remettre dans son contexte antique le droit romain afin de retrouver les éléments d’une philo­sophie de la connaissance mettant l’homme au centre de la réflexion.

Avec ces juristes humanistes, le droit romain ne servait pas seulement à apporter des réponses pratiques à des solutions contin­gentes, mais retrouvait une dimension philosophique qui n’a jamais cessé de l’accompagner : celle de la recherche de ce qui est humainement juste et vrai. On doit ainsi à Hugues Donneau d’avoir insufflé la notion de droit subjectif, en affirmant à partir de la relecture du stoïcisme que chaque homme a des droits immuables : la vie, la liberté, la sécurité, l’honneur et la propriété qui sont au commencement de la vie en société et de son système juridique chargé de les garantir.

Héritière de ce passé, l’antenne de Bourges poursuit cet enseignement du droit en dispensant une formation généraliste à des étudiants de licence ayant à cœur d’appréhender les cadres d’un humanisme renouvelé par les mutations de nos sociétés numériques.


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