Marielle Debos, Thomas Borrel, Amzat Boukari-Yabara, Benoît Collombat, Thomas Deltombe [et alii], Une histoire de la Françafrique: l'Empire qui ne veut pas mourir, Éditions Points, 2023, Points ( Histoire ), 1294 p.
À Paris, on entend de toute part le même refrain : "La Françafrique est morte et enterrée !" Pourtant, de Ouagadougou à Libreville, de Dakar à Yaoundé, de Bamako à Abidjan, la jeunesse se révolte contre ce qu'elle perçoit comme une mainmise française sur son destin. Quinze ans après la Seconde Guerre mondiale, la France a officiellement octroyé l'indépendance à ses anciennes colonies africaines. Une liberté en trompe l'oeil. En réalité, Paris a perpétué l'Empire français sous une autre forme : la Françafrique. Un système où se mêlent des mécanismes officiels, assumés, revendiqués (militaires, monétaires, diplomatiques, culturels...), et des logiques de l'ombre, officieuses, souvent criminelles. Un système érigé contre les intérêts des peuples, avec l'assentiment d'une partie des élites africaines et qui profite toujours aux autocrates africains "amis de la France". Un système que tous les présidents français ont laissé prospérer, en dépit des promesses de "rupture". Exceptionnel par son ampleur, inédit par son contenu, cet ouvrage retrace cette histoire méconnue, depuis les origines coloniales de la Françafrique jusqu'à ses évolutions les plus récentes. Rédigées par des spécialistes reconnus - chercheurs, journalistes ou militants associatifs -, les contributions rassemblées dans ce livre montrent que le système françafricain, loin de se déliter, ne cesse de s'adapter pour perdurer.
Marielle Debos, Didier Bigo, Laurent Bonnefoy, Mathias Delori, Anastassia Tsoukala, Guerre et contre-terrorisme, L'Harmattan et L'Harmattan, 2022, 220 p.
Ce numéro, intitulé « guerre et contre-terrorisme », comporte d'abord un dossier consacré aux relations existantes entre les interventions militaires extérieures et les formes de violence politique qui peuvent frapper les États sur leur propre territoire. Il est commun d'entendre des hauts responsables gouvernementaux opérer une séparation étanche entre les premières et les secondes, alors que nombre d'activistes armés ou de ceux qui les soutiennent font valoir que leurs actions relèvent d'une « légitime défense » contre les opérations qui les visent. Il ne s'agit pas ici de trancher entre ces deux régimes de justification, mais d'analyser - à partir d'enquêtes de terrain fines ou d'approches quantitatives - les relations qu'entretiennent les différents protagonistes. Cette réflexion se prolonge par des textes mettant en perspective les apports de Cultures & Conflits, qui fête son 30e anniversaire, à l'analyse de la conflictualité contemporaine. Enfin, le numéro se clôture par un texte consacré à l'imaginaire de la guerre nucléaire dans la culture populaire visuelle, que la fin de la bipolarité semble avoir occulté, alors même que l'arme atomique constitue un pilier important de la stratégie militaire des États qui en sont dotés.
Marielle Debos, Rémy Bazenguissa, Sami Makki, Michel Agier, Ibéa Atondi [et alii], Sociétés en guerres: ethnographies des mobilisations violentes, Éditions de la Maison des sciences de l’homme et OpenEdition, 2019, Colloquium
Marielle Debos, Le métier des armes au Tchad: le gouvernement de l'entre-guerres, Éditions Karthala et Cyberlibris, 2018, 256 p.
Comment vit-on du métier des armes dans un pays marqué par la récurrence des rébellions et des répressions ? Que font les combattants quand ils ne sont pas mobilisés par la guerre ? Et, au fond, qu’est-ce qu’être un combattant ou un ancien combattant ? A partir d’une enquête menée au Tchad auprès de ces hommes, ce livre interroge le recours aux armes quand celui-ci devient à la fois une forme ordinaire de la lutte politique et un métier. En suivant les trajectoires des combattants qui passent d’une faction à une autre, de la rébellion à l’armée, et empruntent parfois des chemins qui mènent en Libye, au Soudan ou en Centrafrique, l’auteure révèle la fluidité de leurs loyautés mais aussi les hiérarchies qui marquent le métier des armes. Elle éclaire ainsi les règles d’un monde trop souvent associé au chaos ou à l’anomie. L’ouvrage montre que la constitution de ce métier, loin de s’opposer à la formation de l’État, est indissociable de la trajectoire historique de celui-ci et d’un mode de gouvernement violent. L’enjeu n’est plus seulement de savoir comment mettre fin à la guerre mais aussi comment sortir de l’entre-guerres entretenu par la violence d’État. Au-delà du cas tchadien, l’ouvrage constitue une réflexion majeure sur les frontières de la guerre et de la paix. Par un aller-retour subtil entre réflexions théoriques et observations ethnographiques, il ouvre de nouvelles pistes d’analyse sur les processus de routinisation et de professionnalisation de la violence et offre un regard critique sur les politiques du « post-conflit » et du « statebuilding ».
Marielle Debos, Andrew Brown, Living by the gun in Chad: combatants, impunity and state formation, Zed Books, 2016, 239 p.
How do people live in a country that has experienced rebellions and state-organised repressions for decades and that is still marked by routine forms of violence and impunity? What do combatants do when they are not mobilised for war? Drawing on over ten years of fieldwork conducted in Chad, Marielle Debos explains how living by the gun has become both an acceptable form of political expression and an everyday occupation. Contrary to the popular association of violence and chaos, she shows that these fighters continue to observe rules, frontiers and hierarchies, even as their allegiances shift between rebel and government forces, and as they drift between Chad, Libya, Sudan and the Central African Republic. Going further, she explores the role of the globalised politico-military entrepreneurs and highlights the long involvement of the French military in the country. Ultimately, the book demonstrates that ending the war is not enough. The issue is ending the 'inter-war' which is maintained and reproduced by state violence Combining ethnographic observation with in-depth theoretical analysis, Living by the Gun in Chad is a crucial contribution to our understanding of the intersections of war and peace.
Marielle Debos, Joël Glasman (dir.), Corps habillés: politique des métiers de l'ordre, Karthala, 2013, 176 p.
Marielle Debos, Guillaume Devin, Des combattants entre deux guerres: sociologie politique du métier des armes au Tchad,, 2009, 474 p.
Comment les armes deviennent-elles une forme ordinaire de la contestation et un mode de vie ? Fondée sur une enquête de terrain de dix mois au Tchad, la présente thèse a pour objectif de comprendre pourquoi et comment les armes sont devenues un métier, exercé alternativement ou simultanément dans les forces régulières, les mouvements rebelles et le banditisme de grand chemin. Nous problématisons comme un métier l’activité exercée par les individus qui vivent des armes et qui ont appris et développé des savoirs et savoir-faire ainsi que des registres de justification spécifiques, qui ont trait à la guerre et aux pratiques violentes d’extorsion. La démarche que nous proposons consiste à resituer les conflits dans une temporalité plus large pour étudier ce qui se joue hors des temps et des espaces de guerre. Nous montrons tout d’abord que si ce métier a été réinventé au fil des décennies sans jamais disparaître, c’est qu’il n’est pas uniquement lié à la guerre, mais aussi à une économie politique et à un mode de gouvernement marqués par la violence. Il apparaît ensuite que ce métier est régi par des règles et structuré par des frontières : la fongibilité des statuts de militaire, combattant et bandit de grand chemin n’empêche pas l’existence de puissantes hiérarchies sociales et politiques. Enfin, notre recherche nous amène à considérer les modes de gouvernement à l’œuvre au sein d’une armée paradoxalement non disciplinaire et d’un État façonné par une trajectoire historique violente. La sociologie politique du métier des armes souligne l’importance des éléments non directement articulés à la guerre pour analyser les conflits et les sorties de crise.
Marielle Debos, Le rôle des acteurs non étatiques dans la création de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples, 2003
Marielle Debos, Didier Bigo, Laurent Bonnefoy, Bruno Charbonneau, « Introduction - Guerre et contre-terrorisme », Cultures & conflits, CECLS - Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité, L’Harmattan, 2021, pp. 11-19
Marielle Debos, Bruno Charbonneau, Jean-Paul Hanon, Christian Olsson, « De la guerre contre le terrorisme aux guerres sans fins : la co-production de la violence en Afghanistan, au Mali et au Tchad », Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité, 2021
Les interventions militaires menées au nom de la lutte contre le « terrorisme » par des États tels que les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne sont souvent conçues et présentées comme des solutions strictement exogènes aux problèmes d’insécurité qu’elles sont censées solutionner. Le terme même d’interventions laisse en outre penser que celles-ci seraient exceptionnelles, ponctuelles et purement réactives plutôt que routinisées, durables et/ou récurrentes . Cette conception des interve...
Marielle Debos, Didier Bigo, Laurent Bonnefoy, Bruno Charbonneau, Mathias Delori [et alii], « Guerre et contre-terrorisme », Cultures & conflits, CECLS - Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité, L’Harmattan, 2021, p. 120
Marielle Debos, Thibaud Boncourt, Mathias Delori, Benoît Pelopidas, « Que faire des interventions militaires dans le champ académique ? Réflexions sur la nécessaire distinction entre expertise et savoir scientifique », 20 & 21. Revue d'histoire, Presses de Sciences Po, 2020, n°145
Marielle Debos, « Des scientifiques en prison : le combat de Fariba Adelkhah et Roland Marchal en Iran », Centre de recherches et d'études sur les droits fondamentaux (CREDOF), 2020
Les accusations sont fantaisistes et personne n’est dupe, ni à Paris ni à Téhéran. Fariba Adelkhah et Roland Marchal sont pourtant détenus dans la prison d’Evin depuis le 5 juin 2019. En Iran, ils seraient une quinzaine d’étrangers et de bi-nationaux, « captifs sans motif ». Une quinzaine, peut-être plus : on ignore par définition le nombre de cas qui ne sont pas publicisés. Dans toutes ces affaires, des bi-nationaux et des étrangers sont enfermés pour faire pression sur le pays dont ils sont...
Marielle Debos, « Academics in jail : Fariba Adelkhah and Roland Marchal and their struggle for freedom in Iran », Centre de recherches et d'études sur les droits fondamentaux (CREDOF), 2020
The accusations are far-fetched - no-one in either Paris or Tehran is fooled. Yet Fariba Adelkhah and Roland Marchal have been detained in Evin Prison since 5 June 2019. About 15 foreigners and bi-nationals are currently “imprisoned without justification” in Iran. We say there are about 15, but there may be more: the number of cases not publicized being, by definition, unknown. In all these cases, dual nationals and foreigners are imprisoned in order to apply pressure to the countries of whic...
Marielle Debos, Joel Glasman, « Politique des corps habillés. État, pouvoir et métiers de l’ordre en Afrique », Politique africaine, Karthala, 2012
Marielle Debos, Alice Goheneix, « Les ONG et la fabrique de l’ opinion publique internationale », Raisons politiques, Presses de Sciences Po, 2005, n°19, pp. 63-80
Marielle Debos, « Le vote et ses critiques », le 21 avril 2023
Cycle d'ateliers organisé par l'ISP et les Universités de Paris-Nanterre et de Franche Comté, avec le CNRS
Marielle Debos, « Politiser et judiciariser les corps : genre, classe, race », le 04 juin 2021
Organisé pour l’Institut des sciences sociales du politique par Milena Jakšić & Marielle Debos
Marielle Debos, « Corps et guerre », le 19 décembre 2019
Colloque annuel de l'Association pour les Études sur la Guerre et la Stratégie - AEGES
Marielle Debos, « La démocratie à l'épreuve de l'autoritarisme », le 16 novembre 2017
Organisé sous la coordination scientifique de Pascal Bonnard, UJM, Triangle ; Dorota Dakowska, Lyon 2, IUF, Triangle ; Boris Gobille, ENS de Lyon, Triangle, avec l’appui de Marie Laure Geoffray, Université Sorbonne Nouvelle – IHEAL
Marielle Debos, « Ni guerre, ni paix », le 12 octobre 2017
Colloque conclusif du programme ANR « Ni guerre, ni paix » qui a débuté il y a maintenant quatre années.
Marielle Debos, « EHESS Sém Ni guerre, ni paix: arrangements et réarrangements du droit et de la violence, Progr 2011-2012 », le 01 janvier 2012