« Pouvez-vous me confirmer que vous me voyez et m’entendez-bien... ? »

JCP.G N°5 du 01 février 2021

« Pouvez-vous me confirmer que vous me voyez et m’entendez-bien... ? »

Anne Fauchon, doyen & Guilhem Julia, vice-doyen à la Recherche

UFR Droit, Sciences politiques et sociales

Qui aurait cru un jour s’adresser ainsi à ses étudiants ? Depuis fin octobre, les enseignements de la faculté de Droit, Sciences politiques et sociales de l’université Sorbonne Paris Nord sont dispensés à nouveau via des plateformes de conférences en ligne.

Quelques semaines de répit entre les deux confinements ont permis à la rentrée de se dérouler en présentiel. Les étudiants primo-arrivants ont été accueillis physiquement par les secrétariats et les enseignants, afin de diminuer le risque de « décrochage » en cours d’année. L’un des risques de l’ensei­gnement en distanciel réside en effet dans la perte du public et de l’interactivité inhérente au cours en présentiel. Le personnel admi­nistratif et enseignant a constaté la réalité du risque de non connexion des étudiants, particulièrement au cours des 3 années de Licence. En Master, ils sont généralement mieux équipés sur le plan informatique et la taille réduite de leur cohorte permet un meilleur suivi de la part du secrétariat péda­gogique comme de celle des enseignants. L’interactivité d’un cours en ligne existe, à la condition d’activer la caméra et le micro, ce que trop peu d’étudiants accepte de faire spontanément.

La fonction de messagerie instantanée est par contre bien adoptée. Quoique performants, les outils numé­riques ne remplacent pas le cours assuré en présentiel. Au-delà de la transmission de connaissances juridiques – le savoir – celle du savoir-être compte tout autant. Un cours ne consiste pas en un exposé de connaissances désincarnées mais en un partage dynamique de réflexions. À cette fin, la parole de l’ensei­gnant, mais aussi sa gestuelle, se libèrent, improvisent. Le cours assuré en distanciel fige à l’évidence une partie de cette liberté. Aussi, l’ensemble de l’équipe pédagogique de la faculté formule aujourd’hui un souhait : que l’enseignement, à l’instar du spectacle, redevienne vivant au plus vite.


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